jeudi 25 janvier 2007

Et si la Lune avait des yeux.


Et si la Lune avait des yeux.


Une jeune femme avance pas à pas dans le sol poussiéreux d’une rue de Rome, elle marche doucement. Elle tient à la main un bâton, long et bien élagué, une branche de noisetier, souple et pourtant solide à la fois. Tout autour les gens produisent ce bourdonnement lourd d’une foule qui renaît chaque matin. Elle titube sur un caillou, que ses yeux ne peuvent voir, et que sa longue canne n’a pas rencontré. Elle s’arrête un instant et écoute. Dans un arbre, pas si lointain, un oiseau chante, si faiblement qu’il lui faut se concentrer pour décrypter sa mélodie. Un rouge-gorge lui semble-t-il.

La voilà repartie, de nouveau immergée dans le bruit alentour, concentrée sur la destination de ses pas, s’appliquant à produire de sa main des demi-cercles quasi parfaits, assurance éphémère de sa sécurité. Elle n’est pas loin d’arriver à destination, les échos ont changé et la ville se mue en différentes manières, les sons prennent en force selon si l’on se trouve en bordure du Colisée ou du marché, et se minimisent à l’approche d’un chemin longeant le Tibre.

Sa canne heurte une marche de grès, qu’elle enjambe délicatement, se retrouvant sur le parvis de l’entrée d’un édifice, que sa main reconnaît en caressant la porte de bois. Le lourd anneau d’acier résonne derrière le seuil, et quelqu’un vient lui ouvrir. Trois mots échangés et elle continue de traverser les couloirs, comme les rues de la ville, aider de sa baguette, mais à l’abris du capharnaüm externe. A l’intérieur, tout les sons ont une espèce de jumeau, qui se répète quelques fois avant de s’étouffer définitivement contre les murs épais de l’édifice.

Une autre porte s’ouvre devant elle, elle entre cette fois-ci dans une salle qui lui est toute réservée depuis bientôt cinq années. Un jeune homme l’y attendait, une plume à la main, affalé sur la table. Devant lui, un encrier de plomb et du papier. Il l’accueille d’un sourire qu’elle devine plus qu’elle ne le voit, et s’asseyant à ses côtés, ils parlent ensemble de la journée qu’ils se doivent de remplir.

Il est pour elle ses yeux et ses mains, habiles à écrire rapidement les pensées qui viennent à cette femme de dix-neuf printemps, chanteuse, poète, actrice au théâtre de Marcellus, compositrice de petit talent mais de grand cœur, comme disent certains spectateurs de la haute société. Tout ces métiers de la scène qui lui ont plu depuis le premier soir où elle s’était aventurée, par le plus grand des hasard, contre un mur du théâtre, juste sous une fenêtre qui laissait s’échapper un air délicat, émanant de la voix d’une femme.

Elle est pour lui, bien plus qu’un débit majestueux d’idées ou de paroles, elle est comme un soleil qui se lève inexorablement, comme un coq qui chante, ou comme la fleur qui renaît. Elle est la plus belle des femmes, non par sa beauté naturelle, ni par ses excès effrénés de gentillesse, mais simplement parce qu’elle combat nuit et jour la vie contre ce qui lui a été enlevé dès sa naissance, la vue. Il lui donnerait ses yeux, sa plume, sa vie.

Il lui raconta un jour ce dont peu de personnes parlent, les étoiles, la Lune, les comètes, le ciel de la nuit, aussi magnifique que la lumière de midi. Elle devint amoureuse de cette idée que la Lune est une surface ou ses pensées peuvent se regrouper, et d’où personne ne peut les décrocher. L’illustration parfaite d’un monde à sa portée. Et il n’est pas rare, qu’au soir venu, il se mettent tout deux à parler de la nuit. Parfois, il se lève, et ouvre alors la fenêtre, sans le lui dire, car elle le devine, par le courant d’air frais qui s’est immiscé le long de son cou. Elle lui demande de décrire, inlassablement ce qu’il voit, et lui, répète toujours les même mots : « Je vois les étoiles, un ciel sans nuages, une Lune qui brille, et je te vois, au travers de tout cela, t’élevée bien plus haut qu’elle ne le pourra jamais. »

Elle écoute ses mots et les boit, en conservant cet aspect stoïque, comme intouchable, sans y être indifférente. Il a apprit à être patient. Et c’est ainsi qu’ils retournent tout deux, à leurs écrits et leurs songes, dans le silence qui pèse pour lui, autant que sa cécité.

Certains êtres, les yeux ouverts, voient autant que l’aveugle qui se bouche les oreilles.


JUmo.2007

vendredi 19 janvier 2007

L'échappée.

Vie d’aujourd’hui.


Une soirée de plus, passée seul… Avec ma conscience, ma guitare, un livre, ou la télévision, chacun à leur tour, le dernier me servant souvent de marchand de sable.

La musique ?… Comme tout le monde, j’ai mes préférences, mais elle est devenue indispensable dans toutes mes occupations. Quand je bricole, rêve, m’endort. Et puis il y a les instants où je suis seul avec ma petite guitare, je bidouille des petits morceaux pas bien difficiles, cherche des mélodies inédites, de mon cru ou issues d’un mix’ entre une rythmique devenue trop difficile et un solo infaisable… A mon niveau d’amateur. Il m’arrive de ne pas jouer pendant plusieurs jours, elle m’attend sur mon lit, comme toujours.

La musculation ?… Un hobby… ?

Oui c’est peut-être plus qu’une occupation, mais j’ai canalisé ma rage et ma puissance dans ce sport. Ce qui était préférable à d’autres moyens « Défouloirs » beaucoup moins adaptés, dans l’optique de reprendre le dessus sur la mélancolie et la tristesse. Cela dit, à la vue de certaines personnes, les termes employés plus haut, de rage, et surtout puissance, sont extrêmement relatifs. Des Hommes pratiquant depuis, certes, plusieurs années ce sport, se montrent capable d’une énergie phénoménale. Je reste humble…
Ce passe-temps enferme pas mal de catégories de gens, se distinguant principalement les uns des autres par leurs aptitudes, ou bien par la motivation, la psychologie ou le simple courage. Deux types de « sportifs » se dégagent tout de même. Les sérieux et rigoureux, ceux qui ne trichent pas, à vouloir jouer contre le temps, par l’utilisation de produits annexes… Et il y a les impatients, ce sont les hommes qui se concentrent plus sur le moyen le plus rapide de prendre de la masse musculaire. Alors Ils finissent toujours par se blesser et finalement perdre un temps qu’ils auraient pu utiliser à être plus strictes avec eux mêmes. L’alimentation est la clef de tout.

La lecture ?… L’écriture… ?

Deux sauveurs à part entière, j’apprécie plus écrire que lire, mais il est plus difficile de rédiger.

J’aime caresser les pages des livres que je lis, sentir le papier sous mes doigts, ondulé et vieilli par le temps. Les vieux livres ont une âme. Ils ont été lus et relus par d’autres personnes avant vous ou moi.

Acheter en brocante ou dans des boutiques, librairies et dérivées, même si l’histoire ou le contenu a un rendu médiocre, et bien il est là entre vos mains et attend votre jugement. C’est seulement arrivé à la dernière ligne que vous déciderez de le garder ou de l’abandonner.

Votre esprit conservera dans un recoin, ces souvenirs des heures passées à décrypter et analyser les mots, expressions qui découlaient des pages d’un vieux livre.

Et là, ce qui restera de tout ces moments, la seule chose qui me revient, c’est que ce sont les livres et lectures qui m’ont aidé. La connaissance, l’évasion, se sentir un peu libre de toutes sensations humaines. Ces instants m’ont permis de me demander qui j’étais et pourquoi je suis ce que je suis.

Mes principes et idéaux me pèsent bien plus qu’il ne faudrait. Il n’est pas toujours si simple de les appliquer, les respecter.

Les Hommes sont ce qu’ils sont, je ne pense pas être meilleur qu’un autre, mais je sais qui je suis aujourd’hui, je ne joue pas avec la vie ou les sentiments.

L’intérêt que je porte à la lecture ou l’écriture me rappelle que mon passé n’est pas si ancien et la sagesse deviendra mienne lorsque j’accepterai le monde dans lequel je vis comme il est.

Un homme ou une femme qui pense pouvoir changer celui-ci tout seul passera son existence poursuivi par la déception.

Je songe parfois à écrire autre chose que mes pensées et ma philosophie, comme des nouvelles, empreintes de réelles histoires, captivantes et non pas à l’aspect pitoyable. Je ne suis pas un grand lecteur, j’aime lire, voilà tout.

Une espèce de pouvoir m’envahit quand je tourne les pages, quand je ferme mon livre en cours et que j’en regarde la tranche pour y voir le marque-page dépassé et me dire que je n’ai pas perdu mon temps.

Quelqu’un qui écrit, mérite d’être lu, dans la mesure de l’intérêt que vos goûts portent au sujet développé bien sûr.

Oui les livres, les feuilles, mes crayons et gommes m’ont aidé dans la découverte de qui je suis, ou du moins de ce que je veux devenir… Un homme que mon ego respectera et qui ne plaira jamais totalement à ne serait-ce qu’une personne, puisque la tolérance exprime aujourd’hui être du coté de ceux qui se plaignent au lieu de celui qui se tait et change.


JUmo. 2006.

vendredi 5 janvier 2007

Septième sens.


Septième sens.


Un homme, tout habillé de noir, ni grand, ni petit, les cheveux d’un brun foncé, les yeux troublés de fatigue, se dirige au gré de ses pas mal assurés dans une galerie marchande proche de chez lui. Toutes les vitrines sont obscures, les rideaux de fer clos. Il est tôt, la journée ne fait que débuter, et aujourd’hui il ne travaille pas. Le sommeil difficile, il s’était levé au beau milieu de la nuit, et en surfant sur l’Internet il avait atterri sur des pages web assimilées à des concours d’écriture.

Il y en avait des gratuits, d’autres payants, mais aussi certains à thème imposé, ou alors libre. Il ne s’était intéressé qu’aux sujets justement, attiré par la perplexité qu’ils pouvaient lui inspirer. Parfois de simples mots sur lesquels il faudrait que l’auteur brode toute une histoire, parfois des phrases entières, exigeant un contexte à l’aspect difficile.
Un de ces concours ne l’attira pas plus que cela aux premiers abords, mais il fût tout de même intriguer par le thème, qui lui donna matière à réflexion, sans intentions d’y participer ses cellules grises s’entrechoquèrent afin de trouver une trame, un semblant de début d’histoire, comme si elles le poussaient à cogiter ses idées, partagées entre le souffle du thème proposé et son imagination.

Il trottina encore quelques minutes avant de prendre finalement un bus qui l’emmena dans un quartier qu’il affectionnait pour sa tranquillité matinale, et paradoxalement pour son activité qui se réveille progressivement tout au long des premières heures de la journée. Il regarda autour de lui, dans le bus, quand il en descendit, il observait toujours son environnement, le regard attentif sur de petits ou de grands détails.
Le thème du concours courait inlassablement dans son esprit, à travers deux mots, comme l’air d’une chanson apparu soudainement que l’on fredonne contre toute volonté, refrain que l’on affectionne souvent pas tellement, mais qui persiste malgré toute envie.

« Ile, îles », comment créé une œuvre originale sur ce thème, sans pour autant tomber dans le plagia manifeste d’un « Robinson Crusoé » ou d’un crash en avion, dans lequel un homme fera, seul, face aux délires de la nature sur un lopin de terre désert ? Il y a aussi l’option du rêve, de l’imaginaire optimiste, inséré ses désirs dans la description d’un petit paradis façonné à l’image de ses sentiments.

Le voici qui entre dans une brasserie, il s’assit, commande un café et observe le flux de passants, de voitures, dehors, dans la rue qu’il perçoit par delà la baie vitrée. Il voit des Hommes grands, petits, maigres, énormes, à la peau noire, brune, blanche, et il les dévisage depuis sa chaise, inaperçu. Tous calqués sur ce chemin invisible, tracé sur le trottoir, comme si des flèches indiquaient la route à suivre sur le sol, ils ont, pour la plupart, les yeux rivés sur le goudron que foulent leurs pieds.
Une fourgonnette s’arrête brusquement sous son regard, détournant toute son attention sur le bruit strident du freinage, et sur la femme qui en sort en claquant la porte derrière elle. Une autre auto stoppe à la suite de la première, cette fois un homme en sort en criant sur la femme, qui manifestement l’attendait. Tout deux s’insultent d’un flot de mots quelquefois incompréhensibles, et lui, il boit son café en s’imaginant la scène qui avait dû se produire quelques minutes avant l’altercation en cours. Sûrement une priorité non cédée ou un acte de conduite similairement dangereux, ou peut-être même un accident à proprement parler.
Il se penche en restant assis, et constate que le feu arrière gauche de la camionnette est brisé ainsi qu’un peu de tôle légèrement enfoncée. La voiture a légèrement plus souffert du choc, un phare pend, une aile est complètement froissée, et le bouclier avant est détaché d’un coté, frottant à même la route.

Pendant quelques minutes, il les regarde donc passer de l’étape d’extériorisation de leur colère, à celle de la maîtrise de soit, en passant par de violents élans spontanés d’explications de la scène, chacun campant sur ses positions de bon conducteur. Il commanda un autre café, et détourna les yeux. Au delà de la porte, il vit un autre écoulement du temps, tout aussi paradoxal que son intérêt pour la tranquillité de l’aurore du quartier, et l’activité graduellement grandissante, le calme opposé à la foule.
Un autre homme et une autre femme ne criaient pas, ne faisaient pas de grands gestes, mais se considéraient avec grand respect, presque enlacés de leurs bras. Ils s’embrassèrent brièvement avant de se séparer, la femme prit le chemin fléché sur le goudron et l’homme la fixa peu de temps avant de s’en aller dans une direction différente.

Un sourire se glissa aux creux de ses joues, non pas surpris par ce qui par ce qui venait de se dérouler sous son regard, mais plutôt content de voir et d’espérer que pour chaque manifestation de la violence des Hommes, il existe aussi son contraire, l’illustration de l’humanité, en tant que qualificatif, par l’intermédiaire de ce genre de petits évènements, silencieux ou même inaperçus, mais néanmoins présents. Il but quelques gorgées, plongeant ses yeux dans le noir du liquide encore fumant, et il trouva enfin une idée qui collerait au thème, pouvant sûrement être développée par un volontaire, tout en émettant cette originalité recherchée par tout auteur comme un symbole d’identité littéraire.

Pourquoi ne pas confronter l’image de l’île, des îles, à celle de l’humeur changeante des Hommes ? Ou encore à leur conscience ? Car même si chaque personne réagit plus ou moins spontanément à une situation donnée, elle communique sans cesses avec son inconscient. Elle travaille à l’élaboration de projets, de la liste des tâches d’une journée, à l’envie générale, au désir de possession ou, plus explicitement, à la création d’un environnement où le corps et l’esprit peuvent se complaire.
Chaque Homme possèderait donc son île, sorte de monde créé à l’image des pensées de son propriétaire, et où lui seul peut totalement tout explorer, sans pour autant que cet univers soit clos. Ce serait une île sans autres limites que celles fixées par les principes ou les envies. Les lunatiques ( que nous sommes tous plus ou moins ) évolueraient tantôt dans un champs de coquelicots immergé par la chaleur d’un été vivace, tantôt dans les gris nuages d’un ciel d’automne, selon l’humeur.

Voilà un sujet intéressant à développer, mais il faudrait probablement plus que cette base pour décrire un raisonnement correct émanant de l’idée principale. Un amateur de philosophie s’en accommoderait. Un auteur capable de faire le discernement nécessaire à une écriture nette et bien illustrée par un vocabulaire aussi fourni que possible. D’un seul coup, il y pense, pourquoi l’auteur ne laisserait pas le lecteur songer à son île ? Mettre des bornes, tel un jeu de piste que l’esprit devrait suivre page après page, ligne après ligne, il n’y aurait rien de plaisant à se laisser guider par les envies, même bien écrites, d’une autre conscience que la sienne. Car pour cet homme assis sur une chaise, à boire un café dont la teinte vient de lui révéler de magnifiques pensées, chacun est philosophe, pour cet être, un Homme qualifié de philosophe n’est rien de plus qu’un esprit qui a prit le temps d’aplanir ses idées sur le papier, une sorte de penseur organisé.

Il parlera de tout cela à un ami, petit écrivain, attiré par l’écriture comme relaxante activité, qui ne suit ni tendance littéraire, ni désir obsessionnel de reconnaissance. Oui, lui saura créé un texte, aussi court sera-t-il, mais qui reflètera tout à fait le sujet et l’intrigue de ce qui vient de germer dans sa tête. Il lui confiera les petits détails, l’accident, l’embrassade et il le laissera faire passer par l’intermédiaire des mots ce message issu de la réflexion d’un Homme, appelant tout ses congénères à prendre le temps d’en faire autant. Il se leva, paya, et sortit souriant de sa matinée passée à réfléchir, satisfait de contribuer à l’expansion de son île.


JUmo. 2007

lundi 1 janvier 2007

Plaisirs charnels et sentiments.


Plaisirs charnels et sentiments, un choix à faire ?



Dans un monde emplit d’une tolérance étalée sur toutes les lèvres et une société immergée dans la corruption et le mensonge, deux « valeurs » prédominent, deux sujets controversés s’étalent sur toutes les lèvres : Le sexe et l’amour.

Tous autant que nous sommes, homme ou femme, qu’importe nos origines ou nos songes, nous avons été amoureux, envahis de cette allégresse qui pousse souvent à la folie, ou au chagrin. Mais par conséquent, nous avons aussi connu cette tristesse, suite à une rupture ou simplement parce que ce sentiment n’était pas réciproquement partagé.

Les uns se morfondent sur eux même, les autres accusent l’incompréhension sans même analyser les évènements qui ont pu les conduire à cette conclusion. L’orgueil remplace la réflexion, les mensonges et la mythomanie ont mis en place un état de fait dans lequel nous sommes tous installés. Il faut plaire, mais dans quel but ?

Les mœurs de la vie d’aujourd’hui, font que les Hommes ne retiennent qu’une chose, il faut être plus malin que son voisin. La perfidie a remplacé l’honnêteté, la violence des propos ou des gestes supplante la sincérité et la fidélité.

Un cercle vicieux s’est formé. Pour profiter de la vie, il faut emplir son cœur de regrets, mais toujours avancer, regarder devant soi. Cela a mené la catégorie d’Homme que nous sommes vers le dénigrement des valeurs sentimentales qui faisait que nous étions, avant tout… Humains. ( plus loin, qu’un mammifère à deux pattes … )

Ainsi, la société a mis le sexe a une place qui ne lui revient pas. Certes l’acte en lui-même amène vers un état second, un bien être quasi inimitable de l’âme et du corps, un des rares plaisir immuable de la vie. Mais parce que le sexe est un sujet qui émane de toutes les pensées, et que le peuple est devenu justement si instable et profiteur, devons-nous nous offrir comme un simple kleenex qui se jettera après usage ? Sous quel prétexte devons-nous céder notre humilité et notre honneur d’Homme à un peuple devenu quasiment nymphomane ?!

Oui, le sentiment amoureux est l’un des plus difficile à accueillir dans notre esprit, mais c’est aussi le seul qui vous offre la possibilité d’ouvrir votre âme et votre cœur à travers cette vie si difficile s’étalant devant nous. Les déceptions font, et feront encore très longtemps du mal à nos pensées, et nous devrions passer du coté du fléau que nous affirmons tous sous la forme de phrases aussi diverses que : « Putain, quel enfoiré celui-là, il m’a fais cocu… » ou bien encore « Maintenant, je profite de la vie, plus de sentiments … » ?

Non, maintenant je vais vous parler de mon propre avis en affirmant celui-ci en parlant à la première personne. J’ai des yeux pour voir et des oreilles pour écouter, et je déplore de voir que le pessimisme, d’une société devenue « jetable » jusqu’à nos sentiments, guident nos pas, et je refuse de me conformer à ce jeu qu’est devenu le partage de moments charnels, dénués de sens, de symboles. L’acte sexuel, au delà de l’aspect de continuité de la race humaine, est pour moi une preuve d’amour, de respect, de confiance.

Bien à vous, simples Hommes que nous sommes tous.


JUmo.

Emotions.


Emotions.


Réveillé, il écoute dans le noir ces chansons de ce nouvel artiste découvert cet après-midi.

Un anglo-saxon comme tant d’autres avant lui, mélangeant agréablement les mélodies à la guitare, les lignes de basse et les textes à consonance dramatique. Ces chansons qui font mal et réveille en lui la douleur. Trois minutes d’un chant, piste numéro 6, et dès la fin, il presse le bouton « repeat », afin de rester immergé dans cet hymne aux larmes.

Il ne dort pas, mais devrait s’être assoupi depuis déjà bien longtemps. Le jour qui arrive sera sûrement décisif quand à la mise en place de nombres de ses petits projets d’avenir, fruits de ce futur si incertain s’étalant devant lui.

Il semble être perdu entre ses envies et les réalités de ce monde. Il aimerait mourir, s’évanouir demain, afin qu’il se passe enfin quelque chose qui ne ressemblerait pas à ce qu’il vit aujourd’hui, ou ce qui se passait hier. Plus d’incompréhension, tout sera clair comme au commencement de toute vie.
Plus de but à atteindre, fini les déceptions, adieu à l’horreur de cette demi-conscience cohabitant avec son cœur depuis trop longtemps.

Il ne serait pas le plus heureux ?

Rien de plus vrai, mais il ne participera pas à ce suicide collectif de soixante-dix ou quatre-vingt années auquel nous vouons notre vie, en nous levant chaque jour, pour nous recoucher, fatigué et exténué d’une journée qui ne nous a finalement pas appartenue.


JUmo.