Chrysalide.
Un Week-end s’annonce toujours à la suite d’une semaine passée à attendre que les amis deviennent disponibles durant ces deux petites journées, ou bien comme celui de l’inconnu que je vais vous raconter…
Vendredi, le soir est tombé, avec l’appréhension du lendemain. Il ne s’est pas rasé de la semaine, préférant attendre le samedi matin. Comme pour que son visage s’illumine par des soins que d’autres s’appliquent à établir quotidiennement, lui, réserve ce « privilège » à des occasions propices à la mise en valeur de soi. Sorti de la salle de bain, il passa en revue les quelques habits qui pourraient convenir à une journée chaude et ensoleillée, tout en apposant les traits d’un charme que lui-même cherche encore à définir.
Cette fin de semaine ne s’annonce pas du tout comme les nombreuses précédentes, il va sortir, voir des personnes qu’il ne connaît pas, découvrir ou redécouvrir les joies de l’imprévu.
Il laissa derrière lui, les habitudes, les peurs, pour enfin se ruer vers ce qu’il espère devenir un nouveau souffle. Il va la voir… Elle…
Elle qu’il connaît depuis tant d’années, et qu’il ne va voir pourtant que pour la deuxième fois aujourd’hui. Le temps, presque aussi imposant que la distance et les évènements a quelque peu limiter leur champs de rencontre.
Neuf heures trente, arrivé au point de rendez-vous, il devine déjà qu’elle sera en retard, et comme à son habitude, il est en avance. La bonne action de la journée a été de prendre sur le chemin un auto-stoppeur, avec qui il discuta le temps d’attendre qu’elle se manifeste. Un homme d’une vingtaine d’années, bien bâti, posé sur sa vie, attendant un heureux événement dans les semaines à venir, bref, un des rare à se satisfaire de ce que la providence lui a offert, aussi simple soit-elle. C’est beau.
Dix heures et demie, un petit coup de téléphone annonce l’arrivée attendue de ce petit bout de femme, si bien dans ses pompes, respirant la bonté et la joie de vivre. Elle arriva, accompagnée de son frère, dans leur jolie voiture blanche. Lui, était assis sur le bord d’un plot de béton, perdu dans ses rêves.
Deux minutes et trois sourires plus tard, les voilà embarquer dans les rues menant au marché, première étape de cette longue journée; qui mena dans un premier temps trois êtres qui ne se connaissaient pas plus que ce que les uns avaient entendu des autres ; vers des dialogues, empreintes de respect et de découverte. Le premier contact avec son frère se fit d’un naturel à toute épreuve, les rires et les petites vannes fusèrent tandis que la matinée passa sans accrocs, mise à part des petits chahuts qui lui rappelèrent qu’il était encore trop jeune pour continuer à s’enfermer sur lui même.
Le tour des stands fini, ils décidèrent de prendre le train pour passer l’après-midi à chiner sur Paris des chaussures et quelques vêtements… Il n’avait pas l’habitude, il accepta de découvrir… Les joies de peu de choses.
Retour au point de rendez-vous, embarquement dans sa vieille voiture bordeaux, il avait presque honte… Direction chez elle, afin de boire ce qui aurait dû être un dernier verre. Elle avait prévu une petite soirée avec plusieurs de ses amis afin de fêter dignement les dix-neuf ans de l’une d’entre eux.
Une poignée de copains arrivèrent donc au moment où l’ au-revoir s’imposait. De fil en aiguille, ils discutèrent tous ensemble pour se découvrir des points communs et finalement s’appréciés. Ils l’invitèrent donc généreusement à se joindre à eux pour passer ne serait-ce qu’une partie de la soirée.
Après réflexion, il accepta… Ils étaient tous sympathiques et l’imprévu avait pour une fois le goût acidulé du renouveau.
Arrivés à l’adresse de l’amie où la petite soirée devait se dérouler, encore d’autres poignées de mains, d’autres regards et petits mots de salutations s’échangent, avec ceux pour qui il fut une surprise. Les heures passent, un petit barbecue, repas prit sur la terrasse, autour d’une table, entouré par les fous rires, il se sent étranger à toute cette joie. Il est perdu dans ses pensées, mais partage un maximum de bonne humeur possible. Ces personnes font preuves de tellement d’amabilité et de gentillesse qu’il est mal à l’aise de n’être pas dans l’aura d’allégresse entourant manifestement la troupe d’amis. Il s’isole régulièrement le temps de rassembler ses idées, de songer à quoi dire ou répondre aux questions qu’il attend ou qu’il voudrait lui poser.
Le petit repas terminé, il pensa dire au-revoir à tout le monde pour s’éclipser et laisser l’assemblée profitée du reste de la nuit dans la complicité. Une réaction et un petit sourire plus tard, il est finalement resté pour la soirée et la nuit.
La fin de la fête s’alterna entre les petits tours à l’extérieur et les retours dans le salon, où la musique battait son plein. Dans un fauteuil trop usé par le temps, il se posa, les yeux levés vers le plafond. Un papillon de nuit entra par la fente de la porte-fenêtre, restée entre ouverte. Il n’était pas très beau, ni bleu, ni gris, volant simplement avec grâce limpide, pendant une dizaine de secondes. Un sourire s’échappa de son visage qui semble si dur à tant de gens. Il sortit de la maison pour respirer calmement, scrutant autour de lui, il cherchait de quoi s’asseoir, en vain. Le trottoir sembla propre, dans une nuit relative et décidé par l’influence de la fatigue, il s’allongea sur le sol, les yeux rivés sur le ciel légèrement coloré par la pollution et peuplés par les quelques étoiles qui ne s’avèrent pas être des avions.
Au moment de se lever, le papillon repassa au-dessus du réverbère situé à l’angle du portail d’entrée.
L’heure de se coucher pointe et tout le monde se serrent dans les bras, se promettant de bientôt se revoir, avec un sentiment de trop peu, dû au temps qui est passé comme une flèche. Une bonne douche, un petit matelas et un bon compagnon de fin de soirée plus tard, il s’endormit avec le sourire aux lèvres.
Tout le petit peuple se réveille doucement, lui, se retrouve entouré d’un des deux chats et du petit chien blanc terriblement câlins et dont la maîtresse vadrouille entre la salle de bain et la cuisine, toujours hyper-active. Le petit déjeuner se prend « dans le gaz » de l’heure relativement matinale où ils se sont tous levés.
Une petite heure après, direction la gare la plus proche pour y déposer une jeune fille, qui doit rentrer chez elle par le premier train.
Au-revoir.
Le compagnon de sommeil se trouvait un peu embêter pour regagner aussi son chez-lui, qu’à cela ne tienne, ils remontèrent tout les trois en voiture, afin de le déposer juste a coté de l’immeuble où il réside.
Au-revoir.
De retour chez elle, ils passèrent le début d’après midi dans le canapé à regarder la télé, avant de se décider à bouger voir un film au cinéma, elle, son frère, et lui. L’heure du départ approchait, et il ne savait toujours pas comment s’y prendre pour lui communiquer son envie d’aller de l’avant, tout en lui faisant comprendre que ce n’était et ne deviendrait jamais de l’amitié. Toujours indécis, il n’a jamais été doué pour ce genre de choses. La séance passa vite, trop vite, il était bien à coté d’elle, alternant les petits regards discrets et la fixation de l’écran ne pensant pas réellement au film.
Sortis du complexe de salles obscures, ils rentrèrent sous un violent orage qui ne laissait que peu de visibilité, il accompagna les longues minutes de trajet, et n’avait pas l’air de vouloir céder au soleil le moindre centimètre carré de ciel gris.
Enfin, il est temps pour lui de partir, de la laisser, seule avec son sourire omniprésent. Il récupéra ses affaires, serra la main de son frère, le remerciant de l’accueil qu’il n’oublierait pas. Sur le pas de la porte la pluie battante faisait un boucan du tonnerre de Dieu. Elle voulue l’accompagnée jusqu’à la voiture, en se pourvoyant d’un ciré apparemment trop grand. Il refusa, préférant qu’elle reste au sec dans l’embrasure de l’entrée. Il lui fit la bise et se dirigea vêtu d’un simple Marcel et d’un pantalon de lin vers sa voiture, sous le déluge, mais toutefois sans se presser, perdu dans ses pensées. Assis au volant, il prit une inspiration et ressorti, allant droit vers la porte, derrière laquelle elle était encore occupée à enlever son manteau.
Il frappa, elle ouvrit. Une simple question, droit au but « Ca te dirait que l’on se revoit plus souvent quand tout se sera tasser un peu, tes occupations, les miennes… ? ».
Une simple réponse, droit au cœur « J’aime bien te voir de temps en temps, mais je n’ai pas envie d’aller plus loin. »
Il lui caressa le visage de la main droite et la porte se referma dans son dos. Il resta cinq bonnes minutes dans sa voiture, la tête dans le volant, avant de relever les yeux, de démarrer et de voir.
Le papillon coincé dans une des ouïe de ventilation, se débattant pour s’en libérer. Il ouvrit la fenêtre, et l’aida à s’envoler…
JUmo.
Un Week-end s’annonce toujours à la suite d’une semaine passée à attendre que les amis deviennent disponibles durant ces deux petites journées, ou bien comme celui de l’inconnu que je vais vous raconter…
Vendredi, le soir est tombé, avec l’appréhension du lendemain. Il ne s’est pas rasé de la semaine, préférant attendre le samedi matin. Comme pour que son visage s’illumine par des soins que d’autres s’appliquent à établir quotidiennement, lui, réserve ce « privilège » à des occasions propices à la mise en valeur de soi. Sorti de la salle de bain, il passa en revue les quelques habits qui pourraient convenir à une journée chaude et ensoleillée, tout en apposant les traits d’un charme que lui-même cherche encore à définir.
Cette fin de semaine ne s’annonce pas du tout comme les nombreuses précédentes, il va sortir, voir des personnes qu’il ne connaît pas, découvrir ou redécouvrir les joies de l’imprévu.
Il laissa derrière lui, les habitudes, les peurs, pour enfin se ruer vers ce qu’il espère devenir un nouveau souffle. Il va la voir… Elle…
Elle qu’il connaît depuis tant d’années, et qu’il ne va voir pourtant que pour la deuxième fois aujourd’hui. Le temps, presque aussi imposant que la distance et les évènements a quelque peu limiter leur champs de rencontre.
Neuf heures trente, arrivé au point de rendez-vous, il devine déjà qu’elle sera en retard, et comme à son habitude, il est en avance. La bonne action de la journée a été de prendre sur le chemin un auto-stoppeur, avec qui il discuta le temps d’attendre qu’elle se manifeste. Un homme d’une vingtaine d’années, bien bâti, posé sur sa vie, attendant un heureux événement dans les semaines à venir, bref, un des rare à se satisfaire de ce que la providence lui a offert, aussi simple soit-elle. C’est beau.
Dix heures et demie, un petit coup de téléphone annonce l’arrivée attendue de ce petit bout de femme, si bien dans ses pompes, respirant la bonté et la joie de vivre. Elle arriva, accompagnée de son frère, dans leur jolie voiture blanche. Lui, était assis sur le bord d’un plot de béton, perdu dans ses rêves.
Deux minutes et trois sourires plus tard, les voilà embarquer dans les rues menant au marché, première étape de cette longue journée; qui mena dans un premier temps trois êtres qui ne se connaissaient pas plus que ce que les uns avaient entendu des autres ; vers des dialogues, empreintes de respect et de découverte. Le premier contact avec son frère se fit d’un naturel à toute épreuve, les rires et les petites vannes fusèrent tandis que la matinée passa sans accrocs, mise à part des petits chahuts qui lui rappelèrent qu’il était encore trop jeune pour continuer à s’enfermer sur lui même.
Le tour des stands fini, ils décidèrent de prendre le train pour passer l’après-midi à chiner sur Paris des chaussures et quelques vêtements… Il n’avait pas l’habitude, il accepta de découvrir… Les joies de peu de choses.
Retour au point de rendez-vous, embarquement dans sa vieille voiture bordeaux, il avait presque honte… Direction chez elle, afin de boire ce qui aurait dû être un dernier verre. Elle avait prévu une petite soirée avec plusieurs de ses amis afin de fêter dignement les dix-neuf ans de l’une d’entre eux.
Une poignée de copains arrivèrent donc au moment où l’ au-revoir s’imposait. De fil en aiguille, ils discutèrent tous ensemble pour se découvrir des points communs et finalement s’appréciés. Ils l’invitèrent donc généreusement à se joindre à eux pour passer ne serait-ce qu’une partie de la soirée.
Après réflexion, il accepta… Ils étaient tous sympathiques et l’imprévu avait pour une fois le goût acidulé du renouveau.
Arrivés à l’adresse de l’amie où la petite soirée devait se dérouler, encore d’autres poignées de mains, d’autres regards et petits mots de salutations s’échangent, avec ceux pour qui il fut une surprise. Les heures passent, un petit barbecue, repas prit sur la terrasse, autour d’une table, entouré par les fous rires, il se sent étranger à toute cette joie. Il est perdu dans ses pensées, mais partage un maximum de bonne humeur possible. Ces personnes font preuves de tellement d’amabilité et de gentillesse qu’il est mal à l’aise de n’être pas dans l’aura d’allégresse entourant manifestement la troupe d’amis. Il s’isole régulièrement le temps de rassembler ses idées, de songer à quoi dire ou répondre aux questions qu’il attend ou qu’il voudrait lui poser.
Le petit repas terminé, il pensa dire au-revoir à tout le monde pour s’éclipser et laisser l’assemblée profitée du reste de la nuit dans la complicité. Une réaction et un petit sourire plus tard, il est finalement resté pour la soirée et la nuit.
La fin de la fête s’alterna entre les petits tours à l’extérieur et les retours dans le salon, où la musique battait son plein. Dans un fauteuil trop usé par le temps, il se posa, les yeux levés vers le plafond. Un papillon de nuit entra par la fente de la porte-fenêtre, restée entre ouverte. Il n’était pas très beau, ni bleu, ni gris, volant simplement avec grâce limpide, pendant une dizaine de secondes. Un sourire s’échappa de son visage qui semble si dur à tant de gens. Il sortit de la maison pour respirer calmement, scrutant autour de lui, il cherchait de quoi s’asseoir, en vain. Le trottoir sembla propre, dans une nuit relative et décidé par l’influence de la fatigue, il s’allongea sur le sol, les yeux rivés sur le ciel légèrement coloré par la pollution et peuplés par les quelques étoiles qui ne s’avèrent pas être des avions.
Au moment de se lever, le papillon repassa au-dessus du réverbère situé à l’angle du portail d’entrée.
L’heure de se coucher pointe et tout le monde se serrent dans les bras, se promettant de bientôt se revoir, avec un sentiment de trop peu, dû au temps qui est passé comme une flèche. Une bonne douche, un petit matelas et un bon compagnon de fin de soirée plus tard, il s’endormit avec le sourire aux lèvres.
Tout le petit peuple se réveille doucement, lui, se retrouve entouré d’un des deux chats et du petit chien blanc terriblement câlins et dont la maîtresse vadrouille entre la salle de bain et la cuisine, toujours hyper-active. Le petit déjeuner se prend « dans le gaz » de l’heure relativement matinale où ils se sont tous levés.
Une petite heure après, direction la gare la plus proche pour y déposer une jeune fille, qui doit rentrer chez elle par le premier train.
Au-revoir.
Le compagnon de sommeil se trouvait un peu embêter pour regagner aussi son chez-lui, qu’à cela ne tienne, ils remontèrent tout les trois en voiture, afin de le déposer juste a coté de l’immeuble où il réside.
Au-revoir.
De retour chez elle, ils passèrent le début d’après midi dans le canapé à regarder la télé, avant de se décider à bouger voir un film au cinéma, elle, son frère, et lui. L’heure du départ approchait, et il ne savait toujours pas comment s’y prendre pour lui communiquer son envie d’aller de l’avant, tout en lui faisant comprendre que ce n’était et ne deviendrait jamais de l’amitié. Toujours indécis, il n’a jamais été doué pour ce genre de choses. La séance passa vite, trop vite, il était bien à coté d’elle, alternant les petits regards discrets et la fixation de l’écran ne pensant pas réellement au film.
Sortis du complexe de salles obscures, ils rentrèrent sous un violent orage qui ne laissait que peu de visibilité, il accompagna les longues minutes de trajet, et n’avait pas l’air de vouloir céder au soleil le moindre centimètre carré de ciel gris.
Enfin, il est temps pour lui de partir, de la laisser, seule avec son sourire omniprésent. Il récupéra ses affaires, serra la main de son frère, le remerciant de l’accueil qu’il n’oublierait pas. Sur le pas de la porte la pluie battante faisait un boucan du tonnerre de Dieu. Elle voulue l’accompagnée jusqu’à la voiture, en se pourvoyant d’un ciré apparemment trop grand. Il refusa, préférant qu’elle reste au sec dans l’embrasure de l’entrée. Il lui fit la bise et se dirigea vêtu d’un simple Marcel et d’un pantalon de lin vers sa voiture, sous le déluge, mais toutefois sans se presser, perdu dans ses pensées. Assis au volant, il prit une inspiration et ressorti, allant droit vers la porte, derrière laquelle elle était encore occupée à enlever son manteau.
Il frappa, elle ouvrit. Une simple question, droit au but « Ca te dirait que l’on se revoit plus souvent quand tout se sera tasser un peu, tes occupations, les miennes… ? ».
Une simple réponse, droit au cœur « J’aime bien te voir de temps en temps, mais je n’ai pas envie d’aller plus loin. »
Il lui caressa le visage de la main droite et la porte se referma dans son dos. Il resta cinq bonnes minutes dans sa voiture, la tête dans le volant, avant de relever les yeux, de démarrer et de voir.
Le papillon coincé dans une des ouïe de ventilation, se débattant pour s’en libérer. Il ouvrit la fenêtre, et l’aida à s’envoler…
JUmo.